Les impacts dévastateurs du réchauffement au crible de 195 pays

ECOLOGIE

Que S

3/20/2022 4 min read

Le dimanche 20 mars 2022 par Kess

Après plus d’un siècle et demi de développement économique consacrant les énergies fossiles, le monde a gagné 1,1°C par rapport à l’ère préindustrielle, multipliant déjà canicules, sécheresse, tempêtes ou inondations dévastatrice.
Dans le premier volet de leur rapport publié en août dernier, les experts climat de l’ONU (Giec) estimaient que le mercure atteindrait autour de 2030, soit dix ans plus tôt qu’escompté, le seuil de +1,5ºC, objectif le plus ambitieux de l’accord de Paris.
Avant un troisième opus en avril sur les solutions pour réduire les émissions de gaz à effet de serre, le deuxième dont les négociations débutent lundi se penche sur les impacts du réchauffement, et la façon de s’y préparer (« l’adaptation »).

Des limites bientôt atteintes

Il doit décliner ces conséquences sur tous les continents et dans tous leurs aspects : santé, sécurité alimentaire, pénurie d’eau, déplacement de populations, destruction des écosystèmes…
" La vie sur la planète est frappée par le changement climatique et de nombreux systèmes atteignent leurs limites (…). Nous aussi avons nos limites. Comme les autres espèces, notre espace de vie se réduit ", a commenté il y a quelques jours Hans-Otto Pörtner, co-président du groupe de près de 300 scientifiques ayant préparé ce rapport.
Une version préliminaire de ce texte, que l’AFP avait obtenue en juin dernier, montrait que la vie telle que nous la connaissons allait inéluctablement être transformée, à court terme.
Sur presque tous les continents, le monde voit d’ailleurs déjà de ses propres yeux les catastrophes à l’œuvre. Comme l’an dernier avec les flammes ravageant l’Ouest américain, la Grèce ou la Turquie, des flots submergeant des régions de Belgique, d’Allemagne ou de Chine, ou un thermomètre qui frôle les 50ºC au Canada.
Il doit décliner ces conséquences sur tous les continents et dans tous leurs aspects : santé, sécurité alimentaire, pénurie d’eau, déplacement de populations, destruction des écosystèmes…
La vie sur la planète est frappée par le changement climatique et de nombreux systèmes atteignent leurs limites (…). Nous aussi avons nos limites. Comme les autres espèces, notre espace de vie se réduit ", a commenté il y a quelques jours Hans-Otto Pörtner, co-président du groupe de près de 300 scientifiques ayant préparé ce rapport.
Une version préliminaire de ce texte, que l’AFP avait obtenue en juin dernier, montrait que la vie telle que nous la connaissons allait inéluctablement être transformée, à court terme.
Sur presque tous les continents, le monde voit d’ailleurs déjà de ses propres yeux les catastrophes à l’œuvre. Comme l’an dernier avec les flammes ravageant l’Ouest américain, la Grèce ou la Turquie, des flots submergeant des régions d’Allemagne ou de Chine, ou un thermomètre qui frôle les 50ºC au Canada.

« Bon coup de pied au … »
Face à ce constat et à la nécessité de réduire les émissions de près de 50 % d’ici à 2030 pour ne pas dépasser +1,5ºC, le monde a promis lors de la COP 26 de Glasgow en novembre d’accélérer la lutte contre le réchauffement.
Pas assez " pour éloigner " la catastrophe climatique qui frappe toujours à la porte ", avait alors réagi le secrétaire général de l’ONU Antonio Guterres qui réclame notamment la sortie du charbon.

Alors que les États sont appelés à renforcer leur ambition d’ici à la COP 27 en Égypte fin 2022, " j’espère que ce rapport sera un bon coup de pied où je pense pour certains ", a déclaré à l’AFP l’envoyé américain pour le climat John Kerry.
Même si " on ne devrait pas avoir besoin de nouvelles statistiques inquiétantes pour savoir ce qu’il faut faire ".
C’est le 28 février qu'a été dévoilée cette nouvelle évaluation du Giec, après deux semaines de réunion virtuelle des 195 États membres qui ont passé au crible, ligne par ligne, mot par mot, le " résumé pour les décideurs ", condensé politiquement sensible des milliers de pages du rapport scientifique complet.

Un rapport adapté
Évolution comparée au précédent rapport d’il y a sept ans, l’attention portée à l’adaptation, c’est-à-dire les solutions pour faire face aux impacts des dérèglements climatiques.
" L’accent sur les solutions (d’adaptation) n’est pas simplement une liste de courses de ce qui pourrait être fait, mais également une évaluation de l’efficacité et de la faisabilité " des mesures, a expliqué l’autre co-présidente du groupe du Giec Debra Roberts.
Mais " il y a des limites à l’adaptation ", souligne à l’AFP le climatologue Laurent Bopp, un des auteurs du rapport.
Dans certaines zones, si les températures dépassent des niveaux très élevés, la vie humaine n’est plus possible. Si dans certaines zones côtières, le niveau des mers monte de plus d’un mètre, la protection avec des digues n’est plus possible non plus. Donc dans certains scénarios, on peut s’attendre à des migrations de populations importantes ", ajoute-t-il. La guerre déclarée en Ukraine nous met brutalement face à une migration que personne n'attendait. Rappelons que des millions de personnes sont actuellement en déplacement vers des zones ou la guerre ne sévit pas.
Scientifiques et ONG appellent à prendre toutes les décisions nécessaires pour limiter au maximum les conséquences irréversibles.
Avec le nouveau rapport, " la réalité de ceux qui vivent dans les situations les plus vulnérables sera impossible à ignorer ", espère Kaisa Kosonen, de Greenpeace.
" Les faits incontestables qui seront présentés rendront le manque d’actions et d’engagements des grands émetteurs plus évident, et les appels à la justice encore plus fort ".

Source :
Les impacts dévastateurs du réchauffement au crible de 195 pays.